La parti d’extrême droite espagnol Vox à Sebta, a tenté une nouvelle fois de créer la polémique en s’attaquant au Maroc sur le sujet des fraises marocaine, en réclamant que les importations soient « paralysées ». Si le sujet était clos autant pour les autorités européennes que celles marocaines, Vox ne semble pas vouloir en démordre et les députés de la ville lui ont fait comprendre le caractère « raciste » de sa démarche.
Même la réponse apportée par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, ne semble pas avoir calmé l’ardeur du racisme des membres de Vox. La responsable européenne a, en effet, déclaré que les mesures prises dans l’affaire des fraises étaient « très bonnes », cela n’a pas plu au parti d’extrême droite espagnol dont l’un des membres s’est attaqué à la présidente dans un message vidéo.
Dans la vidéo publiée jeudi sur le réseau X, le chef de la délégation du parti espagnol Vox au Parlement européen, Jorge Buxadé, a appelé Von Der Leyen, la « dame dévastatrice » en appelant à la suspension des accords de libre-échange entre le Maroc et l’Espagne dans le cadre de l’Union européenne.
Von der Leyen dice que sus medidas contra las fresas de Marruecos infectadas con hepatitis son muy buenas.
¡Von der Leyen se ríe de los españoles!
Sólo nosotros podemos echar a Lady Devastación. Sólo nosotros podemos cambiar Europa.
¡Sólo tú puedes hacer que pase! ¡El #9J! 🗳️ pic.twitter.com/lnPDlBErE9
— VOX Europa (@VOX_Europa_) April 4, 2024
Le même jour, lors d’un débat en Assemblée plénière, les élus locaux de la ville de Sebta, ont discuté de l’affaire des fraises supposément contaminées par l’hépatite A, qui avaient fait l’objet d’une alerte sanitaire européenne.
Le président local et porte parole de Vox, Juan Sergio Redondo, a proposé d’exhorter le gouvernement espagnol « à paralyser l’importation de tous les produits agricoles du Maroc ». Dans sa proposition, il a demandé aussi à « intensifier les contrôles, à suspendre les accords de pêche ou les fonds européens destinés au Maroc », indique Ceutadia.
« L’accord signé par l’Union européenne avec le Maroc est préjudiciable aux intérêts du paysage et de la pêche espagnols, avec l’approbation du parti bipartite PP/PSOE », a-t-il déclaré, en estimant que « c’est un exemple supplémentaire de la soumission des autorités espagnoles aux lobbies pro-marocains et pro-Mahzen, tant en Espagne qu’à Bruxelles ».
Juan Sergio Redondo a demandé à que « les produits non communautaires soient examinés plus intensément, surtout lorsqu’ils proviennent du tiers monde ». Ces remarques racistes n’ont pas manqué d’être soulevées par les députés présents qui ont, sans surprises, rejeté à l’écrasante majorité cette proposition qui a reçu 4 voix pour (des membres de Vox) et 18 contre.
Le porte-parole du parti ouvrier PSOE, Sebastián Guerrero, et a aussitôt interpellé le député de Vox: « Compte tenu de votre euroscepticisme et de votre souci de l’environnement. Que proposeriez-vous si le lot de fraises arrivait de France ou du Portugal ? Que peut faire cette Assemblée ? ». Et d’ajouter que le seul problème pour Vox c’est le pays d’origine, puisque ce parti se tait lorsque des alertes sont émises pour d’autres pays.
Dans la même logique, la députée et vice-présidente de l’Assemblée, Fatima Hamed, a demandé au député de Vox de parler des entreprises espagnoles installées au Maroc, laissant entendre que les fraises auraient pu provenir d’une exploitation espagnole et pas forcément marocaine.
En critiquant le « fumier moral » de l’extrême droite, elle a poursuivi en affirmant que si l’agent pathogène a été détecté, c’est que le système d’alerte sanitaire européen fonctionnait. « Il y a eu des problèmes avec les fruits rouges de Belgique ou les moules d’Espagne, et nous n’en avons pas débattu », a-t-elle également fait remarquer.
La conseillère municipale, Nabila Benzina a également souligné que l’absence totale de discussions à l’Assemblée quand des alertes sanitaires sont émises pour des produits au sein des pays de l’Union européenne. « Nous avons eu des problèmes avec d’autres dans l’Union européenne et cela n’a pas été abordé » au sein de la plénière, a-t-elle fait remarquer, avant d’ajouter que des produits alimentaires d’Algésiras et du Pays Basque, à destination de la Pologne, ont été signalés par le réseau d’alerte européen et que Vox n’en a pas parlé.