Il serait profondément injuste de mettre le délire du régime algérien sur les seules épaules du président Abdelamjid Tebboune dont il a été prouvé qu’il est définitivement fâché avec les chiffres et la réalité des faits. L’étrange anormalité du régime algérien, les multiples relations agressives qu’il entretient avec son entourage, sa culture du mensonge et sa passion pour les fake news sont le fruit d’un système tout entier et non d’une seule personne, si délurée soit-elle.
La dernière prestation télévisée du président Tebboune et qui continue à faire les belles heures de la satire politique sur les réseaux sociaux, était la toute récente preuve du délire collectif mélangé à une incompétence structurelle qui caractérise les actuels maîtres d’Alger. L’intervention a été enregistrée, montée , post-produite et elle a quand même été diffusée avec ses spectaculaires distorsions de la réalité comme la parité dollar/dinar, la culture de la poudre de lait ou la guerre entre le président irakien Saddam Hussein et le Chah d’Iran.
Sauf à penser que Abdelamjid Tebboune est la victime d’un complot interne qui vise à le ridiculiser sur un plan mondial, à lui procurer une image exécrable, ce qui se passe à la tête de ce régime algérien est tout simplement l’œuvre d’une folie collective dont on peine aujourd’hui à imaginer les conséquences. Et la tragédie algérienne ne se limite pas à des bourdes de communication mais les dépasse largement pour toucher les relations internationales de l’Algérie.
Sur trois sujets récents, le régime algérien a montré une perdition de sa raison qui inquiète et interroge. Le premier est sa tentative de monter un nouveau regroupement régional qui a vocation à remplacer l’union du Maghreb arabe. L’idée derrière ce projet est de convaincre la Tunisie, la Mauritanie et la Lybie de former cette structure et d’exclure politiquement le Maroc. Avec bien entendu le projet de l’ouvrir plus tard aux mouvements séparatistes qu’encourage le régime algérien: les mercenaires du Polisario et ceux du Rif .
Le projet d’un Maghreb sans le Maroc n’est pas nouveau. Il a été lancé médiatiquement par l’islamiste tunisien Rached Ghanouchi du temps où il cherchait absolument à plaire au régime militaire algérien. À l’époque déjà, le projet avait fait Pschitt, suscitant incrédulité et indifférence. Aujourd’hui, malgré les tentatives sonnantes et trébuchantes d’Alger, ce projet est mort-né avec les refus libyen et mauritanien et les hésitations tunisiennes. Une bruyante claque fut administrée à Alger qui se retrouve encore plus seul à prêcher dans le désert.
Le deuxième est la relation du régime algérien avec les Emirats arabes unies. Depuis quelques mois une campagne de presse sournoise a été orchestrée par le régime algérien contre ce pays du Golfe, l’accusant de tous les maux et proférant des menaces à son encontre. Sans jamais les nommer, le président algérien a repris à son compte ces accusations gratuites et infondées. Ce qui lui a valu une réponse diplomatique dans la forme, cinglante dans le fond, de la part de personnalités proches des autorités d’Abou Dahbi, dévoilant si besoin encore était, les postures irrationnelles du régime algérien et son agressivité gratuite.
Le troisième sujet qui met le régime algérien en rupture avec son entourage est la crise avec un pays comme le Niger qui a vu ses citoyens candidats à l’immigration jetés comme des animaux dans le désert par un régime algérien ouvertement raciste. Cette crise avec le Niger est venue se rajouter à celle déjà effervescente avec le voisin malien qui reproche à l’Algérie de manipuler la carte terroriste dans la région.
A la vieille d’élections présidentielles anticipées où Abdelmadjid Tebboune sera certainement seul candidat de l’armée et donc assuré d’avoir un second mandat, l’Algérie emprunte des chemins dangereux où elle semble couper les amarres avec son voisinage régional et international.
Par stratégie, par bêtise, par ignorance, le régime algérien qu’incarne aujourd’hui Abdelmajid Tebboune adopte la défiance et la rupture comme mode de gouvernement. L’espoir secret de ses choix est de détourner l’attention des Algériens avec des crises extérieures pour les empêcher de se concentrer sur des affaires domestiques dont la gestion et la gouvernance sont marquées du sceau de l’échec et de l’incompétence. Le citoyen algérien est condamné à nourrir une peur de l’étranger pour l’aider à supporter l’inanité de son vécu au quotidien.