Le général major sanguinaire à la retraite… enfin disons, Khaled Nezzar (85 ans), est gravement malade et agonisant. Il aurait été transporté dans son village natal à Seriana, dans l’actuelle wilaya de Batna en Algérie, pour y mourir et être enterré. C’est en tout cas ce qu’affirme le journaliste et opposant algérien, Hichem Aboud, qui en tant que lanceur d’alerte n’en rate pas une, surtout quand il s’agit d’énergumènes de cette espèce en Algérie.
Ce chef d’État-major de l’ANP deux ans durant de 1988 à 1990 puis ministre de la Défense nationale de 1990 et 1993, s’est illustré non pas par des faits de guerre comme lui aurait conféré son parcours militaire mais par des meurtres et assassinats (même son épouse y est passée d’une balle dans la tête).
Il est à l’origine de tueries sauvages (500 manifestants civils tués en une journée et 15 000 autres ont été arrêtés) lors des émeutes d’Alger en 1988 lorsque le président Chadli Bendjedid avait proclamé l’état de siège et confié la responsabilité au général Khaled Nezzar qui avait donné l’ordre de tirer sur la foule.
C’était-là, le préambule à la guerre civile algérienne ou décennie noire qui éclatait trois ans plus tard lorsque Chadli avait présenté sa démission. Entre 1991 et 2002 les violences de ce terrible conflit avaient fait entre 150. 000 et 200.000 morts, ainsi que des milliers de disparus. Plus d’un million de personnes ont été déplacées tandis que des dizaines de milliers d’autres se sont exilés. Cette décennie noire avait coûté la bagatelle d’au moins vingt milliards de dollars de dégâts.
Khaled Nezzar a pour fait d’armes d’avoir été le principal artisan du coup d’État dit des janviéristes qui interrompt le processus électoral qui devait conduire le Front islamique du salut (FIS), au pouvoir. Après, que le président Chadli Bendjedid ait démissionné, un Haut Comité d’État (HCE) de cinq membres est alors formé. Khaled Nezzar fait partie de ce HCE présidé par Mohamed Boudiaf. Après l’assassinat de ce dernier dont le général Nezzar (ministre de la Défense) en est évidemment l’initiateur responsable.
L’Algérie plongera ensuite dans une guerre civile qui durera environ une période de 10 ans. C’est la pire époque de sa jeune histoire. Khaled Nezzar échappe malheureusement à un attentat le 13 février 1993, un fourgon bourré d’explosifs a été mis à feu à distance au passage de son cortège, l’explosion n’a pas fait de victimes.
Le nom du tyran Khaled Nezzar restera à tout jamais lié à la décennie noire qui a arraché la vie à nombre d’Algériens. Mais ses exploits ne s’arrêtent pas qu’à cela. Après avoir été condamné par coutumace à 20 ans de prison pour cause d’exil volontaire, il rentre au bercail par la grande porte. En effet, traqué par la justice internationale et la Suisse, il fuit vers Alger, qui semble-t-il lui a effacé l’ardoise.
Hirak oblige et mort dans des conditions obscures de Gaïd Salah, avec Mohamed Mediene, alias Toufiq un compagnon d’infortune au parcours dramatiquement tumultueux presqu’identique, il reprend son tablier de bourreau pour mâter les manifestations, béni en cela par le président mal élu, tout juste, intronisé. Les Algériens en apprenant que Nezzar était rentré au pays dans l’avion présidentiel, se sont alors dit que les balades du Hirak dans les rues d’Alger et des autres wilayas étaient bel et bien finies.