L’Algérie s’est lancée dans une nouvelle tentative diplomatique contre le Maroc sur le dossier du Sahara en voulant inclure la Sierra Leone dans son discours menaçant la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc. Les contacts se multiplient entre Alger et Freetown.
Malgré la reconnaissance explicite par la République de Sierra Leone de la marocanité du Sahara, une position dont Freetown est convaincue à 100%, l’Algérie a tenté de l’inclure dans un communiqué, en voulant laisser entendre que le pays serait aligné sur sa position anti marocaine.
En marge d’une réunion entre l’Algérie, le Mozambique, connu pour sa position hostile au Maroc, et le Sierre Leone, dans le cadre des pays africains siégeant de manière non permanente au Conseil de sécurité de l’ONU cette année 2024, la diplomatie algérienne a publié un communiqué dans lequel elle affirme que la question du Sahara a été discutée entre les trois pays.
L’Algérie a pris l’initiative de cette rencontre puisque les ministres des Affaires étrangères des deux autres pays concernés étaient tous présents à Addis-Abeba pour la 37e session du sommet ordinaire de l’Union africaine.
Dans son communiqué, la diplomatie algérienne a noté avoir examiné avec les deux autres pays non permanents, les moyens de « préserver la dynamique que connaît l’action africaine commune dans le soutien aux causes justes dans le monde », dont notamment « la question de la décolonisation du Sahara occidental ».
Cette phrase dénote la position officielle de l’Algérie sur le dossier, pays qui fait partie du conflit sans pour autant l’admettre. Toutefois, ce qui ressort de très inédit dans cette sortie médiatique de la diplomatie algérienne, c’est qu’elle inclue la Sierra Leone dans le dossier du Sahara en des termes qui ne lui sont pas propres.
Pour rappel, Freetown reconnaît l’intégrité territoriale du Maroc, sa souveraineté pleine sur son territoire, y compris sur le Sahara marocain et a même ouvert une représentation diplomatique dans la région, à savoir un consulat général à Dakhla.
Le consulat de Sierra Leone a été inauguré officiellement en août 2021 et pas plus tard qu’en septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Timothy Musa Kabba, s’est rendu dans la capitale marocaine et a rappelé « l’appui sans relâche » de son pays à l’intégrité territoriale du royaume.
L’approche dangereuse de l’Algérie dans ce cadre témoigne d’un je-m’en-foutisme et d’un amateurisme complet de la diplomatie algérienne qui ne cesse de se faire rappeler à l’ordre par les capitales mondiales. En l’espace de quelques semaines, l’Algérie s’est fait remonter les bretelles par le Mali, par le Niger et tout récemment par l’Irlande qui a nié avoir invité officiellement le chef de la milice séparatiste sahraouie du polisario, envoyé par l’Algérie.
L’Algérie a essayé de faire changer de position à la Sierra Leone plus d’une fois et c’est un rapprochement suspect, d’ailleurs: En janvier, le président Julius Maada Bio s’était rendu à Alger et plus tard, le chef des armées Peter Kakowou a fait le même déplacement.
Suite à la réunion tripartite des membres non permanents du Conseil de sécurité, l’Algérie a également organisé une rencontre bilatérale Alger-Freetown. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf a, en ce sens, été reçu par le vice-président de la Sierra Léone, Mohamed Juldeh Jalloh.