Le Maroc s’apprête à recevoir 30 avions Mirage 2000-9E de fabrication française, détenus jusqu’ici par les Emirats arabes unis. Selon la presse espagnole, il s’agit d’une cession par les Emirats arabes unis, mais qui nécessitaient un accord (qui se faisait attendre) de la France.
Le réchauffement des relations entre le Maroc et la France ces derniers mois a-t-il permis d’avoir l’accord de Paris pour la cession des 30 avions Mirage par les Emirats arabes unis? Il semblerait que la réponse soit affirmative. Cette réponse de Paris fait suite à une visite du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le 9 avril à Paris, au cours de laquelle il a rencontré son homologue français, Stéphane Séjourné.
En effet, la France refusait jusque là ce transfert des 30 avions Mirage 2000-9E. Même s’il s’agit d’une propriété des Emirats arabes unis, le contrat liant les deux pays stipulait que le fabricant, la France, devait donner son accord pour un éventuel changement de propriétaire ou la cession au profit d’une tierce partie.
Cela faisait 3 ans que les Emirats arabes unis ont annoncé leur intention de céder ces 30 avions au Maroc. Cela remonte plus précisément à décembre 2021, lorsqu’Abou Dhabi a signé un contrat de 16 milliards d’euros, le plus gros de l’histoire de Dassault Aviation pour l’achat de 80 avions Rafales F4 armés de missiles air-air Mica NG et de croisière Black Shaheen.
Abou Dhabi avait alors exprimé son souhait d’offrir ces chasseurs-bombardiers monoplace, mais la France avait soumis une fin de non recevoir. Trois ans plus tard, et face à l’insistance des Emirats arabes unis, la France a cédé, dans le sillage d’un réchauffement des relations entre Paris et Rabat.
Emmanuel Macron avait d’autres plans pour ces aéronefs qui ont été fabriqués spécialement pour les Emirats arabes unis, selon le quotidien espagnol La Razon. Il avait prévu d’en racheter 40 afin de les envoyer en Ukraine pour soutenir la soutenir militairement contre la Russie, ce qu’a refusé de bloc Abu Dhabi.
Les Emirats arabes unis, en tant que propriétaires de ces engins, ont fait la pression à son tour afin de pouvoir les céder au Maroc et à l’Egypte. Sur le total des 69 que le pays possède, 30 seront destinés aux Forces armées royales (FAR) et 39 en Egypte.
Selon la presse ibérique, ces avions monoplaces bénéficient de la dernière technologie pour ce type d’appareil, permettant ainsi de mener des frappes de haute précision et de leur fournir des capacités air-sol alors que ces appareils sont destinés essentiellement aux opérations air-air.
Ce don d’aéronefs est le fruit d’une relation d’exception entre le Maroc et les Emirats arabes unis et d’un partenariat militaire entre les deux pays datant de mai 2006, année durant laquelle les deux pays ont signé un accord portant sur le soutien opérationnel, technique et matériel, l’échange de formations, et de visites entre les deux armées.
En 2014, les deux pays ont élargi leur partenariat aux domaines de la recherche en industries militaires et transfert technologique et technique. Cette année même, le Maroc avait appuyé militairement les efforts émiratis contre l’Etat islamique, et avait mis à sa disposition 6 F-16 en 2015 qui ont été utilisés contre les Houthis au Yémen.
Ce don permettra au Maroc de renforcer son arsenal militaire à un moment où les tensions dans la région se font de plus en plus sentir. Des relations tendues, et des tensions accrues, tout autour de la région Afrique du nord et Sahel, depuis plusieurs manifestations d’actes hostiles et menaçants pour la sécurité du Maroc.